Syndicat des Pharmaciens du Haut-Rhin

Science et Conscience - Unité de Doctrine et Discipline.

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Réanimation et de Ventilation

Conseils
On parle énormément de réanimation et de ventilation mais la plupart des gens ne semblent pas savoir de quoi il s'agit.
Il ne s'agit pas d'un masque à oxygène posé sur la bouche pendant que vous terminez la recherche du temps perdu.
La ventilation invasive pour le covid (intubation qui se fait sous anesthésie générale) consiste à rester 2/3 semaines immobile, souvent sur le ventre , avec un tuyau enfoncé dans la bouche jusque dans la trachée et qui vous permet de respirer au rythme de la machine a la quelle il est attaché. Vous ne pouvez pas parler ni vous nourrir ni rien d'autre de façon naturelle. La gène et la douleur nécessitent l’administration de sédatifs et analgésiques pour assurer la tolérance du tube par le patient pendant la durée de la prise en charge (coma artificiel).
En une vingtaine de jours de ce doux traitement pour un patient jeune (40 ans), la perte de la masse musculaire est d'environ 40% et la rééducation de 6 à 12 mois, souvent associée à des traumatismes de la bouche ou des cordes vocales.
C'est pour cette raison que les personnes âgées ou déjà affaiblies par d'autres pathologies sont souvent incapables de tenir physiologiquement.
Pour éviter ce calvaire pas toujours salutaire respectez le CONFINEMENT !!!!

Copié d’un site de discussion ....
André
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Nouvelle Production 1200litres SHA

Actualités Bonjour à tous

petit résumé de la journée…

De bon matin (voire de très bon matin avec le changement d’heure), une première équipe de pharmaciens avait rendez vous à la caserne de Soultzeren pour relever un nouveau défi : tripler la production de samedi dernier en produisant 1200 litres de Solution Hydro Alcoolique.
En plus du café, le lieutenant Paul Ertlé ainsi que les pompiers Guillaume et Nicolas nous attendaient en compagnie de Bérangère Thomen de la brasserie du Marcaire. Vu la quantité à produire, il avait été décidé d’organiser l’opération dans des locaux spacieux et aérés : moins de vapeur d’alcool et surtout plus d’espace de travail pour éviter la promiscuité. La caserne des pompiers était donc l’endroit adéquat.

Après un rapide briefing sur la sécurité, une organisation en deux lignes autonomes de production a été retenue. Une équipe pour les lots pairs, l’autre pour les lots impairs, avec pour chacune un responsable défini pour bien suivre les étapes et valider le processus. En moins de 4 heures, plus de 28 lots de 30 litres avaient été conditionnés et étiquetés dans des bidons de 5 litres. Nous en profitons pour remercier la société CORTEVA de Cernay qui nous a gracieusement fourni et surtout livré les bidons en un temps record et nous remercions également la société Daiichi Sankyo France SAS d’Altkirch qui nous a généreusement donné 60 litres de H202, véritable facteur limitant dans notre procédé. Les 990 litres d’éthanol absolu ont été financés par l’URPS Pharmaciens (Union Régionalel des Professionnels de Santé) du grand Est, merci à M.Christophe Wilcke, Pharmacien et Président régional.

Sur les coups de 13h, après une formation rapide de la relève, une pause déjeuner s’imposait… et malgré les restrictions de convivialité imposées par les mesures de distanciation… c’est avec appétit que nous avons partagé un repas marcaire offert par la ferme auberge du Rothenbrunnen à Sondernach : Schiffala et Roïgebrageldi fondantes ...un délice !
Après la pause, retour dans le hangar avec la deuxième équipe … et la neige ! Mais comme les opérations sont bien huilées (je dirais même glycérinées), les 12 derniers lots sortent régulièrement, toujours sous l’oeil attentif de Catherine Lerch, professeure de TP au CFA Roosevert de Mulhouse, qui nous revaliderait à tous notre diplôme j’en suis certaine!
La dernière partie de la journée a été le rangement puis la mise à l’abri, dans un lieu tenu secret pour des raisons évidentes de sécurité des 238 bidons de Solution Hydro Alcooliques.
A présent il faudra attendre 72h avant de pouvoir les utiliser.
Enfin à la question de savoir à qui ils sont destinés, la réponse est qu'une partie sera offerte aux 73 communes de la circonscription, une partie à une liste d’ Ehpad communiquée par l’ARS et la dernière partie aux services des Douanes.

Ce soir nous sommes certes fatigués mais regonflés par ces moments de solidarité partagés. Cette crise est terrible et malheureusement, elle n’est pas finie... Ces petites actions font du bien au moral collectif, et c’est important pour tenir ensemble.
Alors encore Merci aux entreprises et institutions qui ont répondu présentes, Merci aux pompiers volontaires, Merci à Bérangère et Merci à mes confrères pharmaciens qui sont devenus des amis.

Elisabeth


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Fabrication du soluté hydroalcoolique pour SDIS 68

Informations
Bonjour à tous,

Un premier contact a été établi jeudi matin, entre le syndicat des pharmaciens du Haut-Rhin et Mme Bérangère Thomen de la Brasserie du Marcaire située à Muhlbach sur Munster. 

La brasserie souhaitait mettre à disposition son outil de production, qui est actuellement à l’arrêt, pour la fabrication de Soluté Hydro Alcoolique (SHA) à destination des services de secours locaux.

L’idée étant la fabrication de SHA dans une cuve de la Brasserie.

Dès cet instant, le compte à rebours a commencé pour d’un côté réunir les composés (éthanol absolu, glycérine et eau oxygénée) et d’un autre réfléchir à un protocole pharmaceutique en adéquation avec le site et les moyens, d’après le guide de l'OMS.

Pour les composés, nous avons récupéré :

- 360 litres environ d'éthanol absolu, cédé à prix coutant par la distillerie Lagrange de Ste Croix en Plaine ; c’est le syndicat des pharmaciens 68 qui a pris à sa charge ce coût de 1500€ 

-  de la glycérine, utilisée de base pour les pains d’épices, offerte par M. Steve Risch directeur des sociétés Fortwenger et Hansi à Ensisheim

- du peroxyde d’hydrogène à 110 volumes offert par la pharmacie St Morand de Altkirch (merci Frantz)

- l’eau bouillie (à défaut de distillée) a été réalisée sur place, dans une cuve de la brasserie du Marcaire

 

Le matériel de protection nécessaire, a été offert par la société Bennes Vincent (carrosserie auto) de Cernay.

Pour les douanes (exonération accise sur l’alcool), c’est la pharmacie Vauban de Mulhouse qui en a assumé le coût.

Concernant l’établissement du protocole de fabrication, Catherine Lerch, professeur de Travaux Pratiques au CFA Roosevelt pour le brevet de préparateur en Pharmacie, ainsi que Elise Schott, pharmacien, ont planché sur le sujet. Le professeur de galénique André Stamm, à la retraite, a également jeté un petit coup d’oeil...

Mme Thomen, patronne de la Brasserie du Marcaire, a apporté son expertise pour la partie assurance qualité du process.

Nous nous sommes rencontrés samedi après-midi sur le site et avons commencé par inventorier les récipients (bidons récupérés et nettoyés, mais de différentes contenances…) pour déterminer le nombre de lots à produire dans les 2 petites cuves. Heureusement, l’équipe initiale de 4 s’était étoffée de Paul, un pompier de Soultzeren…bien costaud !

Au final nous avons produit 17 lots et 420 litres de SHA, qui reposent actuellement dans la brasserie pour les 72h nécessaires avant utilisation.

 

Après un échange rapide avec Bertrand Lego, pharmacien et pompier, nous avons validé que la production serait offerte au SDIS 68, représenté par le Lieutenant colonel Marie Pierre Grandgeorges.

 

La question restante est de savoir si cette opération est reproductible ? La réponse est oui, évidemment, mais elle nécessite un minimum de moyens  financiers et un maximum de motivation ! Donc à suivre...

Enfin un immense merci à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette aventure, cités ou non..  La solidarité qui a pu s’exprimer est un signe fort, un signe parmi tant d’autres qui nous réchauffe un peu dans ce moment historiquement sinistre.

 

Elisabeth Schuller 

Pharmacie Vauban - Mulhouse

Co présidente du SPHR 68

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coronavirus les conseils utiles

a voir
Bonsoir,

1) Concernant le coronavirus, des précisions sur les conseils utiles et pratiques pour optimiser sa sécurité: 
- comment faire ses courses?
- que faire en rentrant des courses?

Virus Sars-CoV-2 : les règles à respecter au supermarché

Si vous pouvez toujours commander vos courses sur certains sites internet tel que Leclerc, Carrefour et d'autres, certains préfèrent se rendre eux-mêmes sur place. La prudence est de mise. En plus des gestes barrière comme se laver les mains très fréquemment ou tousser dans le pli de son coude, il est essentiel de prendre certaines précautions en cas de sortie au supermarché, à savoir :

  • se rendre au supermarché aux heures les moins fréquentées
  • amener son porte sac de course ou son propre caddie
  • respecter une distance de sécurité d’au minimum 1,5 mètres avec les autres
  • utiliser du gel hydro-alcoolique régulièrement
  • ne pas toucher son visage avec ses mains

Quid du port des gants au supermarché ? Les experts ne recommandent pas forcément d’en porter. "Le gant fonctionne comme une deuxième peau, si j’ai un contact avec le virus, je vais garder mes gants jusqu’à ce que je les retire en arrivant chez moi… Je vais disséminer le virus de la même façon que mains nues", explique Bruno Grandbastien, président de la Société française d’hygiène hospitalière, au Monde. Il en va de même avec les masques.

Si ces accessoires vous rassurent, vous pouvez néanmoins les porter. Mais ils ne dispensent pas des gestes d'hygiène et de sécurité précédemment évoqués.

Coronavirus : les précautions à prendre en rentrant des courses

Pour éviter l’éventuelle contamination de son intérieur en rentrant chez soi avec ses sacs de courses, il est recommandé de :

  • poser ses courses au sol, et non pas sur le plan de travail de la cuisine ou sur la table de la salle à manger ;
  • se laver minutieusement les mains avec de l’eau et du savon dès que l’on franchi le pas de la porte ;
  • retirer tous les emballages non nécessaires et les jeter immédiatement ;
  • désinfecter les emballages qu’il n’est pas possible de retirer comme les pots de yaourt par exemple ;
  • rincer minutieusement les aliments qui peuvent l’être, comme les fruits et les légumes, car d'autres clients ont pu les toucher ;
  • passer au four les aliments qui peuvent l’être comme le pain, car un "traitement thermique à 63°C pendant 4 min permet de diviser par 10 000 la contamination d’un produit alimentaire"peut-on lire sur le site de l’Anses.

La chaleur tue le virus, l’usage d’un sèche-cheveux  sur des gants en tissus ou un masque ou le repassage peut tuer les virus .
Pensez dès que vous avez des symptômes rhino-pharyngés à faire une inhalation.


2) En complément , un article  que tout le monde devrait lire: c'est très bien écrit et
vraiment pertinent.

http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

BK ( source de Bernard KUBALA pharmacien faculté de Pharmacie Strasbourg)



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GENERIQUES Au 01/01/2020

Actualités
 
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Point épidémiologique

MSAD L'activité épidémiologique démontre un pic sur la gastroentérite, en clair, nous sommes en plein dedans !
Pour la grippe cela vient tout doucement, mais nous ne sommes pas encore au point de certaines régions, affaire à suivre dans les prochaines semaines...


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La FSPF interroge… l’Etat corrige

Actualités

Les Comptes de la Santé présentés par le ministère de la Santé (DREES*) fournissent chaque année une analyse détaillée de la consommation des soins de santé en France. En septembre 2017, la FSPF avait contesté la méthodologie utilisée dans le rapport annuel de la DREES qui se traduisait par une majoration injustifiée de la consommation de médicaments non remboursables. 

Pour son édition 2018, la DRESS a rectifié dix années d’historique, ce qui confirme l’analyse de la FSPF. La consommation de médicaments non remboursables a été corrigée à 2,806 milliards d’euros pour 2016 (contre 4,069 milliards d’euros sans correction), soit un recul de plus de 30 %.

Au-delà des chiffres bruts, ces « corrections » mettent à mal de nombreuses idées reçues :

  • NON, le reste à charge pour les ménages sur le poste médicaments n’a pas progressé de 3 points comme l’indiquait le rapport de septembre 2017 (14 % en 2002 contre 17,1 % en 2016). Après correction il a, au contraire, diminué de 1,2 point sur cette même période (14,8 % en 2002 contre 13,6 % en 2016).
  • OUI, les pharmacies d’officine ont su absorber sur leur rémunération les augmentations de prix fabricants et les deux augmentations de la TVA des médicaments non remboursables.

La baisse de 12 % de ces médicaments en 10 ans montre bien que le pharmacien d’officine, professionnel de santé indépendant et responsable, n’incite pas à la consommation par des pratiques commerciales agressives.

Ces résultats corrigés viennent donc contredire les arguments de ceux qui militent, à grand renfort publicitaire, pour une dérégulation du marché des médicaments non remboursables.

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Au sujet du déremboursement des médicaments anti-Alzheimer

Médicaments

Lettre ouverte à Madame Agnès Buzyn,
ministre des Solidarités et de la Santé

SERGE BAKCHINE Professeur de Neurologie, CMRR Champagne-Ardenne.

Madame la Ministre,

C’est en tant que médecins spécialistes des maladies neuro-dégénératives, notamment des maladies d’Alzheimer, de Parkinson et maladies apparentées (comme la maladie à corps de Lewy), que nous vous écrivons afin de vous exprimer notre désarroi devant votre décision de procéder au déremboursement des médicaments symptomatiques de la maladie d’Alzheimer. Nous sommes en premier lieu choqués par l’argumentaire biaisé qui a conduit à cette décision. Notre communauté a toujours eu conscience d’une efficacité limitée, quoique significative, de ces médicaments, notion que nous nous sommes toujours fait un devoir de communiquer aux personnes malades et à leurs familles. Il faut rappeler toutefois que cette efficacité a été démontrée par des études rigoureuses qui ont été validées selon les règles scientifiques en vigueur par les agences régulatrices. Partout par le monde, les spécialistes ont intégré ces traitements à leur pratique et les considèrent comme sûrs et pertinents, en association à un ensemble de mesures thérapeutiques non médicamenteuses. Ce contexte rend incompréhensible l’allégation d’une nocivité et d’une dangerosité telles que le rapport bénéfice risque ne pourrait plus être considéré comme favorable. C’est pourtant l’argument que vous avez développé dans divers médias à forte audience. Affirmer que des médicaments prescrits depuis 20 ans à bon escient à des centaines de milliers de personnes malades sont dangereux devrait être fondé sur des preuves. Or, ni la littérature scientifique, ni les signaux de pharmacovigilance européenne n’apportent de preuve convergente de cette hypothétique dangerosité, lorsque ces médicaments sont utilisés dans le respect des contre-indications.

Nous avons été surpris et choqués par vos propos, car si ces médicaments étaient réellement reconnus comme « nocifs et dangereux », ou si vous disposez à ce sujet d’informations précises inconnues des professionnels et des patients, ce n’est pas un simple déremboursement qu’il convenait de mettre en œuvre, mais une procédure de retrait du marché. Dans tous les cas, des propos alarmistes tenus par une autorité telle que la vôtre sont de nature à susciter une inquiétude infondée auprès des patients et leurs familles,

Nous sommes aussi extrêmement surpris des propos tenus par des collègues qui ont eu à juger de ce dossier au sein de la Commission de Transparence. L’un d’entre eux vient de publier un ouvrage suggérant que la maladie d’Alzheimer ne serait pas une maladie, mais une « construction sociale ». Les propos d’un autre étaient que « Ces médicaments sont bien sûr inefficaces. Ils ont sûrement tué plus de patients qu’ils n’ont jamais aidé la mémoire d’autres ». De telles postures génèrent légitimement de très importantes réserves concernant l’impartialité de ces experts et les conditions dans lesquelles ce dossier a été instruit par la HAS en 2016. Il convient de rappeler que tous les traitements que vous avez déremboursés sont disponibles sous forme de génériques et que l’intérêt de l’industrie pharmaceutique est désormais tourné vers le développement de nouveaux médicaments à potentiel curatif pour la maladie. Notre action vise simplement à maintenir un des maillons thérapeutiques disponibles pour le bénéfice de nos concitoyens atteints de la maladie d’Alzheimer et de certaines maladies apparentées, alors qu’il n’existe actuellement pas d’autres médicaments disposant de l’Autorisation de Mise sur le Marché.

Nous sommes également inquiets des répercussions que cette décision va avoir sur l’adhésion des personnes malades et de leurs familles au parcours de soins, et surtout sur sa précocité. Selon votre communication, la mise en œuvre du déremboursement aurait été retardée jusqu’à la publication par la HAS en mai 2018 d’un Guide Parcours de Soins, modèle d’une prise en charge idéale. Ce guide ne fait que rassembler une série de mesures que les Centres Mémoire et leurs équipes ont élaborés et appliquent depuis des années. Il n’apportera donc aucune solution nouvelle qui permettrait de compenser le retrait des médicaments.
Vous affirmez que le déremboursement n’est pas justifié par un intérêt budgétaire et que l’argent dégagé par le recul des prescriptions contribuera à améliorer le sort des personnes malades. Nous pensons au contraire que votre décision va alourdir les dépenses directes des patients déjà non couvertes par la solidarité nationale. Ces dépenses sont directement proportionnelles à la sévérité de la maladie et peuvent atteindre plusieurs centaines voire milliers d’euros par mois et par patient. Le retrait de traitements qui contribuaient à les minimiser aura un impact négatif, sans compter la charge supplémentaire du coût des traitements pour ceux qui décideraient de les poursuivre. Ces risques seront évidemment accrus pour nos concitoyens les plus démunis, ce qui n’est pas admissible. Comme vous savez, le National Institute for Health and Care Excellence (NICE), équivalent de la HAS au Royaume Uni, qui a la réputation d’une rigueur extrême dans la gestion de l’argent public, a conclu après avoir mené plusieurs études indépendantes des laboratoires qu’il existe un rapport coût/bénéfice en faveur des médicaments concernés, affirmation renouvelée en mai 2016.

Enfin, nous souhaitons attirer votre attention sur une retombée très préoccupante de votre décision: il sera plus difficile, voire impossible d’inclure des patients français dans des études internationales de médicaments novateurs (curateurs ou symptomatiques) de la maladie d’Alzheimer. Il est en effet souvent exigé que les patients participants reçoivent de façon régulière l’un des médicaments reconnus au plan international comme traitement de référence de la maladie, c’est à dire précisément ceux que vous venez de dérembourser. Outre la perte de chance pour nos patients de recevoir précocement un traitement pouvant être plus efficace, c’est la recherche thérapeutique qui sera mise en péril dans notre pays,
Cette décision singulière du gouvernement français commence à faire l’objet d’un questionnement au niveau européen et même international, comme celui de l’Alzheimer Disease International, qui s’inquiète de la décision de la France de ne pas respecter un accès juste et équitable aux traitements anti-démentiels.

Madame la Ministre, depuis un an et demi, plusieurs groupements professionnels et sociétés savantes ont réclamé l’annulation de la procédure de révision des traitements symptomatiques de la Maladie d’Alzheimer réalisée par la HAS en 2016 et avancée pour justifier votre décision, du fait de la partialité de l’instruction et des débats.

Nous vous demandons donc solennellement et publiquement de revenir sur cette décision qui dessert la prise en soins actuelle et future des malades en étant susceptible d’altérer la confiance que portent les patients, leurs familles et les professionnels dans les processus de décision en matière de santé.
Veuillez croire, Madame la Ministre, en notre respectueuse considération.



Article publié dans Le Figaro du 18 juin 2018


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